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La protection des civils

Tout au long de ces années de guerre, c’est sans doute dans le domaine de la protection des civils que le maire, Henri Terquem déploie le plus d’énergie.

Dès l’automne 1914, au lendemain de la première attaque aérienne, la municipalité décide de mettre en place un système permettant d’alerter les populations.

Après les premiers bombardements, le maire indique à ses concitoyens qu’en cas d’attaque par dirigeable (les zeppelins) ou par avion, il est prudent de se réfugier à l’intérieur des maisons, derrière les murs et surtout dans les caves.

Un arrêté de gouvernement ordonne la suppression de toute lumière visible dès vingt heures dans toute l’étendue du camp retranché. En avril 1915, une première sirène électrique est placée en haut de la tour du beffroi.

On protège les habitations et les lieux publics avec des sacs de terre, chacun a obligation d’accueillir les passants en cas d’alerte. Un petit drapeau rouge accroché en façade indique toutes les caves susceptibles de servir d’abris.

Les caves sont aménagées, elles se meublent de tables, de lits, voire de poêles. Dans les rues, portes et soupiraux se garnissent de plaques de tôle, de caisses de terre et les sacs de sable font leur apparition. La protection souterraine est désormais au premier rang des préoccupations de la population.

En 1915, l’artillerie achève la construction de deux affûts spéciaux avec plateforme pour canons de 75 mm contre avions. Ces plans sont conçus par un Dunkerquois, le capitaine Ziegler, directeur des Chantiers de construction de l’Ile Jeanty.

L’appareil "Ziegler" permet de transformer rapidement le 75 mm de campagne en un excellent canon contre-avion. Ce dispositif est employé aussitôt par le Ministère de la Guerre. En septembre 1917, la défense aérienne de la région de Dunkerque comprend six batteries françaises de 75 mm installées à Bray-dunes, Leffrinckoucke et au Fort-Vallières.

Des batteries anglaises sont positionnées à Spycker, Bergues, Cappelle-Brouck et Bray-Dunes. Au total, on dispose de vingt canons spéciaux à tir rapide appuyés par 16 mitrailleuses.

Afin d’assurer rapidement la protection de la population civile, la municipalité fait appel à l’armée pour construire des abris collectifs et consolider les caves privées.

Henri Terquem, arguant du mauvais état des finances locales, réussit à faire supporter cette dépense par le budget national.

En 1918, 7 500 personnes peuvent ainsi trouver refuge pendant les bombardements dans les galeries blindées, les abris sous les remparts ou les caves des bâtiments publics.