Comme Obélix avec la potion magique, les Dunkerquois tombent dans le chaudron du carnaval dès leur plus jeune âge. Le cocon familial et l’école sont les creusets de l’apprentissage des rites et des coutumes du Carnaval...
Le carnaval des enfants
Un bal bon enfant !
Le premier carnaval enfantin est créé par la ville de Saint-Pol-sur-Mer dans les années 1970. Mais rapidement, les "enfants d’Jean Bart" ne veulent pas se contenter de défiler dans les rues et comme les grands, ils réclament leur bal masqué. L’association Les Chevaliers du XXe siècle organise alors, en 1984, le premier bal enfantin : 5 000 enfants se présenteront devant le Casino.
Depuis, des centaines et des centaines de joyeuses frimousses apprennent à faire la bande presque comme les grands ! Même s’ils ne connaissent pas les chants aussi bien que leurs parents, ils ne boudent pas leur plaisir de s’amuser et de participer en nombre au concours de déguisement. À ce bal qui a fêté ses vingt ans d’existence, s’ajoute depuis plusieurs années "Le bal des Mousses".
Organisé par l'ADUGES et l’association des Corsaires, il connaît un succès grandissant. De 4 à 13 ans, les mousses des maisons de quartier de l’agglomération envahissent les salles Jean Vilar et Pierre de Coubertin à Saint Pol/Mer après avoir préparé ce rendez-vous festif des mercredis durant.
Préserver la tradition
Quand amusement rime avec enseignement, le carnaval envahit aussi l’espace scolaire. Désormais, la plupart des écoles recentrent leurs projets pédagogiques sur les origines d’une tradition vieille de trois siècles, sur les chansons, et organisent leur propre défilé intra-muros, à l’exception des écoles du centreville qui préparent une véritable bande miniature. L’école tente ainsi d’inculquer le bon carnaval aux enfants aidée dans cette tâche par la municipalité, l’ABCD, des musiciens et des indépendants. Ensemble, ils ont créé une charte intitulée "Carnavaleux respectueux, carnavaleux heureux".
Paroles et musiques
Les premières notes, un roulement de tambour, un accent inimitable...
Ca y est ! Dunkerque bascule dans la folie du carnaval pour vivre près de trois mois au rythme de ses chansons !
Tambours, fifres et cuivres mènent la cadence dans les rues. Une soixantaine de musiciens alternent les airs rythmés des chahuts et les musiques plus lentes pour laisser le temps aux masquelours de respirer. En choeur, les Dunkerquois interprètent les chansons du carnaval, souvent bien ridicules mais pleines de gaieté. Les paroles retracent néanmoins les temps forts de l’histoire de la cité et jouent un rôle essentiel dans la transmission du parler dunkerquois.
À l’origine, ce sont des chants militaires et des airs à la mode transformés. Après la Libération, de nombreux textes firent allusion aux misérables conditions de vie.
Les enfants de Jean Bart
Les textes commémorent aussi les grands hommes de Dunkerque. La Cantate à Jean Bart rend hommage à celui qui a su défendre la ville des attaques étrangères, et pour la gloire duquel les Dunkerquois s’agenouillent et chantent. Pourtant, cet hymne, dédié au prince de Joinville lors de l’inauguration de la statue, n’était pas destiné au carnaval.
La cantate était chantée lors des cérémonies officielles et des visites des présidents de la République ou même du Tsar Nicolas II.