Véritable manifestation de virilité, le carnaval est dès le début une affaire d’hommes. Difficile en effet de tenir le coup dans les chahuts alors les femmes préfèrent souvent faire la bande sur le côté. Mais si on ne les trouve jamais dans les premières lignes, en revanche, dans les chapelles, les bals ou les cafés, elles sont bien présentes. Certaines n’hésitent pas d’ailleurs à se travestir en homme pour jouer l’intrigue...
La femme dans le carnaval
Une réputation qui laisse à désirer...
C’est par de multiples aspects que la femme est évoquée dans le carnaval. Les déguisements des hommes qui se travestissent ne la représentent pas sous ses plus beaux atours.
De la prostituée à la mamie décrépie avec d’affreuses perruques, un maquillage exagéré et une lingerie exhibée, la femme est sans cesse tournée en dérision. Omniprésente dans les chansons, elle est crainte, désirée mais bien souvent objet de moquerie. Qu’elle soit "Marie patate", "commère de la rue de Saint-Gilles", ou encore la belle-mère qui "a fait voir son cul", elle en prend pour son grade !
Mais elle sait aussi y répondre : "Ah c’qu ’il est mou ton macaroni", "tous les hommes i putent"...
Il existe néanmoins un personnage féminin important et respecté, c’est la cantinière. Elle donne à boire aux musiciens et accompagne le tambour-major. Plus disponible que lui, elle est un relais indispensable à la bonne organisation du défilé.
La cantinière Claude II, en demandant a être intronisée tambour-major, a contribué à la valorisation du rôle de la femme dans le carnaval. Sa nomination n’a rencontré aucun obstacle.
Carnavaleuses de demain
À l’aube du XXIe siècle, un militantisme féminin est né dans le carnaval. En affichant sur leur déguisement les lettres du mot "parité", une bande de courageuses tentèrent de constituer une première ligne.
Elles connurent un premier succès en 2001 à la Citadelle mais leur gloire fut de courte durée. Les carnavaleux ne sont pas prêts à céder aussi facilement leur place !