Diane Victor, Suie et cendre
Expositions, LAAC Du samedi 15 juin 2024 au dimanche 05 janvier 2025
Diane Victor, Suie et cendre
Du 15 juin 2024 au 5 janvier 2025
Diane Victor, artiste plasticienne sud-africaine, explore dans ses gravures et dessins des sujets difficiles, tels que la guerre, la corruption, l’exil et les violences faites aux femmes. Son travail, à la fois cru et référencé, offre un témoignage visuel puissant de son engagement envers la justice sociale.
Cette exposition présente dans le cabinet d’arts graphiques une sélection d’oeuvres de Diane Victor ainsi que des créations inédites conçues par l’artiste pour Dunkerque.
Notre mémoire est gravée de formes visuelles, de souvenirs et d’aventures qui sont inscrits dans notre corps.
Diane Victor
Née en 1964 à Witbank, en Afrique du Sud, Diane Victor porte en elle l’héritage d’une terre marquée par l’Apartheid, où les fractures sociales et raciales ont sculpté une réalité complexe et brutale. Diplômée des Beaux-Arts de Witwatersrand (Johannesburg, Afrique du Sud), elle choisit la gravure et le dessin comme langages privilégiés pour dénoncer les maux de la société avec pour thèmes de prédilection l’impérialisme, le racisme, la corruption, la condition féminine et la place des religions dans la société.
Pour l’artiste, l’estampe incarne un médium démocratique, facilement reproductible et diffusible. Historiquement utilisée pour diffuser des idées et des messages critiques, Diane Victor en fait une arme pacifique au service de la justice et de la mémoire collective.
Engagée face aux inégalités de son époque, Diane Victor puise dans son art une force libératrice, un exutoire nécessaire pour affronter l’ignorance et le désintéressement.
« J’essaie de lutter contre une forme d’indifférence d’une partie de la société », confie-t-elle, convaincue de la capacité de l’art à susciter l'émotion et à provoquer le débat.
Dans un monde saturé d’informations éphémères, l’oeuvre de Diane Victor éclaire les zones d'ombre de la condition humaine. Elle se nourrit de l’héritage de la peinture ancienne tout en s’engageant résolument dans les tourments de son époque. À l’image de Francisco de Goya (1746-1828) ou Otto Dix (1891-1969), connus pour les commentaires critiques et les regards acérés portés sur leurs contemporains au travers de leurs gravures, Diane Victor révèle les hypocrisies et les injustices qui gangrènent nos sociétés.
Reconnue pour ses confrontations audacieuses avec des sujets difficiles, parfois tabous, elle offre un regard incisif et satirique sur la politique sudafricaine contemporaine.
L'exposition Suie et cendre célèbre cette quête de vérité, cette exploration courageuse de l’âme humaine à travers les méandres de la violence et de la résilience. Le titre de l’exposition fait référence aux techniques utilisées par l’artiste dans ses dessins et ses estampes, mais également pour une installation conçue spécialement pour l’évènement.
En effet, touchée par la découverte du contexte migratoire dunkerquois, Diane Victor manifeste la volonté d’intégrer cette question au sein de l’exposition.
Son engagement sincère envers les questions sociétales va au-delà de la simple création artistique : il se manifeste également dans des actions concrètes. Sensibilisé par cette démarche artistique engagée, le LAAC décide ainsi d'établir une collaboration avec le foyer Adoma à Dunkerque.
Cette initiative permet à Diane Victor de donner la parole à 14 femmes migrantes, avec leur accord, à travers un projet de reportage photographique. En donnant une plateforme à ces femmes souvent marginalisées, l'artiste et le musée offrent une occasion précieuse de partager leurs histoires, leurs défis et leurs espoirs avec un public plus large, renforçant ainsi le dialogue et la compréhension autour de la question migratoire.
En témoignant d'une lutte constante pour la dignité et la justice, l’oeuvre de Diane Victor interpelle, dérange, mais surtout, stimule la réflexion. Empreinte d’une profonde humanité, elle dénonce la violence omniprésente qui persiste dans les interstices de la société.
